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MÉMOIRES SECRETS

avait de voir jouer la Partie de Chasse de Henri IV, il est à craindre que la représentation de ce drame n’ait pas lieu, il s’est tenu ces jours derniers un grand Conseil à Versailles sur cette matière. M.  le duc de Choiseul, M.  le prince de Soubise étaient pour la permettre ; M.  de L’Averdy, M.  le duc de Praslin s’y opposaient. Enfin la pluralité a été pour qu’on ne traduisît point indécemment sur la scène ce grand roi.

4. — Il n’est question que des fêtes que madame Geoffrin a reçues dans tous les lieux où elle a passé. L’Empereur a voulu voir cette femme singulière, et s’est trouvé a sa rencontre incognito. Presque toute la noblesse polonaise est allée au-devant d’elle. L’impératrice-reine a dîné avec elle.

6. — Il y a déjà quelques années que M.  de Reganhac, maître des jeux floraux, donna au public une Traduction en prose du premier livre des Odes d’Horace [1], sans nom d’auteur. Il ne parvint à Paris que très-peu d’exemplaires de cet essai imprimé en province. M.  l’abbé Goujet en parle avantageusement dans sa Bibliothèque française. M.  de Reganhac s’est encouragé, et vient de donner un essai de traductions en vers de sept odes du meme auteur[2]. On y trouve une imagination brillante, une chaleur vive et un goût exquis. C’est, après M.  de Nivernois[3], l’homme qui paraît le plus propre à rendre l’aménité du poète latin.

6. — Le roi a nommé une Commission pour examiner

  1. Toulouse, Crosat, 1754, in-12. — R.
  2. Odes prises d’Horace, lues dans les assemblées publiques de l’Académie des Jeux Floraux. 1766, i-8°. — R.
  3. On a du duc de Nivernais des Réflexions sur le génie d’Horace, de Despréaux et de J.-B. Rousseau. — R.