Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/5

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MÉMOIRES

SECRETS.



1766.

Ier Janvier. — M. le chevalier de Boufflers continue à enrichir notre poésie de ses jolies productions : voici des vers qu’il a faits pour sa mère, le jour de Sainte-Catherine, sa fête. Ils n’ont assurément pas la fadeur des bouquets ordinaires :


Votre patrone, au lieu de répandre des larmes,
Le jour qu’elle souffrit pour le nom de Jésus,
Parla comme Caton, mourut comme Brutus ;
ParlaElle obtint le ciel : et vos charmes
ParlaL’obtiendront comme ses vertus.
Reniez Dieu, brûlez Jérusalem et Rome,
Pour docteurs et pour saints n’ayez que les Amours ;
ParlaS’il est vrai que le Christ soit homme
ParlaIl vous pardonnera toujours.

3. — Une nouvelle femme auteur entre en lice : c’est madame Benoît, auteur d’Élisabeth, roman en quatre parties. Il affecte le cœur ; les caractères en sont bien dessinés et bien soutenus. Tout y est naturel et ressent le ton de la bonne compagnie.

4. — On lit dans le Journal encyclopédique du 15 décembre 1765, l’annonce suivante : « On a enfin donné à M. d’Alembert, le 16 novembre dernier, la pension que M. Clairaut a laissée vacante, et à laquelle M. d’Alembert avait tant de droits. Il est vrai qu’il n’avait pas fait