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AVRIL 1769

tendu sur la libération des dettes de l’État, qui en opérant l’acquittement d’une petite portion de ces dettes, l’a grevé d’une masse de créances infiniment supérieure à la diminution ; sur les variations continuelles de cette administration, preuve non équivoque du peu de solidité de ses principes, de la fausseté de ses démarches, et peut-être des vues insidieuses des subalternes sur lesquels on s’en repose, et qui sacrifieraient la France entière à leur cupidité. On ne peut rien de plus fort que cet arrêté, monument précieux pour la postérité de la fermeté de cette cour, de son zèle éclairé, et de son courage infatigable à dire la vérité.

16. — On vient de réimprimer le Discours de l’empereur Julien contre les chrétiens, traduit par M. le marquis d’Argens. Cet ouvrage avait déjà paru, mais avec des notes destructives du texte, ou du moins qui le combattaient et défendaient le christianisme. On y en a joint aujourd’hui beaucoup d’autres[1], qui font l’effet contraire. Le plus grand nombre paraît être de M. de Voltaire, elles sont dans son style ; il y en a de M. Damilaville, de M. Boulanger, de M. d’Argens, de plusieurs autres écrivains, qui tous tendent au même but et renouvellent les objections répétées cent fois contre l’ancien et le nouveau Testament ; mines inépuisables de ridicules, de contradictions, d’horreurs et d’absurdités, quand on veut les discuter avec cet esprit de critique et de philosophie, si opposé à la soumission et à l’abnégation du véritable chrétien. On a joint à cet ouvrage, pour frontispice, le Portrait de l’empereur Julien, tiré de l’auteur du Militaire philosophe[2] ; une introduction ou Examen de

  1. Les notes anciennes étaient du marquis d’Argens ; les nouvelles sont toutes de Voltaire quoique publiées sous différens noms. — R.
  2. Ce Portrait est de Voltaire. — R.