fameux, et par l’esclandre que fit cet événement, auteur d’une Histoire de la république de Venise, et qui avait quelque réputation dans la république des lettres, vient de mourir d’une fièvre maligne. Il se mêlait encore d’architecture, et avait écrit sur cette matière des ouvrages qui l’avaient mis aux prises avec des gens de l’art ; enfin il était devenu homme à bonnes fortunes, apparemment pour faire abjuration entière de son ancien état.
8. — M. de Voltaire a payé à M. de Saint-Lambert son tribut de reconnaissance des éloges qu’il lui prodigue dans son poëme des Saisons, et surtout dans une note[1] où ce poète avance l’assertion hardie de mettre l’auteur de Brutus et d’Alzire au-dessus de Corneille et de Racine. Il lui a adressé une Épître directe, qui roule sur les travaux de la campagne et sur ses heureux habitans : il y a de très-beaux vers dans cette pièce, des morceaux de pathétique et de sentiment très-affectueux, mais entrelardés de mauvaises plaisanteries contre un tas de scriblers, sur lesquels M. de Voltaire ne peut tarir, et qu’il relève et replonge tour à tour dans l’oubli.
« L’Empereur[2] est entré dans le conclave, les arrangemens étant pris pour laisser la porte ouverte. À son arrivée, il a demandé s’il pouvait conserver son épée. On lui a dit qu’il ne la portait que pour la défense de la religion ; on prétend qu’il a ajouté, « et pour celle de mes États. »