chants[1], avec le discours préliminaire, qu’il a augmenté et perfectionné. Il est fâcheux qu’on ne retrouve point dans sa traduction la chaleur, la vie, la fécondité de l’original.
27. — Les Ennemis réconciliés, pièce dramatique en trois actes et en prose, dont le sujet est tiré d’une des anecdotes les plus intéressantes du temps de la Ligue, par M. de Merville[2].
Il y a dans ce drame du pathétique de situation, mais les sentimens pourraient être plus approfondis. On y retrouve cependant cette férocité de caractère que produisent nécessairement et la différence de parti et le feu des guerres civiles. Voici l’anecdote : Le baron de Montfort, catholique, est ennemi déclaré du marquis de Langeon, protestant. Il se sont fait la guerre ouvertement, et Langeon a même tué, dans un combat, l’un des fils de Montfort. La nuit de la Saint-Barthélémi fournit à ce père furieux et désespéré un moyen de se venger : il entre, suivi d’une troupe de satellites, chez le marquis, s’empare de lui et de sa fille, les force à monter dans une chaise de poste, monte dans une autre, et les conduit dans un château qui lui appartient. Là il les fait passer dans une chambre, où, à la lueur d’une lampe funèbre, ils aperçoivent sur un brancard une espèce de bière enveloppée d’un drap mortuaire : c’était le cadavre du fils du baron. Il les fait entrer dans un cachot voisin, et les y laisse, en disant : « Attendez votre sort. » Cette attente forme l’intérêt et le nœud de la pièce.