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DÉCEMBRE 1768

suivans. De la bouche de l’orateur on fait sortir celui-ci en lettres d’or :

On dit mes ouvrages mauvais ;
Oui, quelques sages les rejettent ;
Mais plus de cent sots les achètent :
C’est pour eux que je les ai faits.


Et, au bas du portrait, on lit cet autre :

Efflanqué, long et plat, son style est son image :
Détestable copiste, insipide orateur,
DétesÀ l’auteur on connaît l’ouvrage,
DétesÀ l’ouvrage on connaît l’auteur.

»

8. — Une cause importante, portée à la grand’chambre, a donné lieu à un mémoire très-plaisant, répandu avec profusion, qui fait l’entretien du jour, et qu’on trouve également sur les bureaux poudreux des gens de lois et sur les toilettes élégantes des femmes. Il est intitulé : Pour les coiffeurs des Dames de Paris, contre la communauté des maîtres barbiers, perruquiers, baigneurs-étuvistes. Les perruquiers prétendent que c’est à eux seuls à coiffer les dames ; ils ont fait mettre à l’amende et emprisonner plusieurs de leurs adversaires. Ceux-ci se défendent et veulent que le privilège exclusif soit pour eux.

9. — Il paraît une deuxième Lettre d’un gentilhomme breton à un noble espagnol, datée de Rennes le 14 octobre 1768. Cette brochure, de plus de deux cents pages, imprimée en petits caractères, continue d’exposer les prévarications commises, suivant l’auteur, par le prétendu Parlement de Rennes dans le procès criminel commencé le 29 mai 1767, à l’occasion de l’imprimé qui a pour titre : Tableau des assemblées clandestines des Jésuites et de leurs affiliés à Rennes, et jugé définitivement par