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DÉCEMBRE 1768

trouve ceux des rois et des princes protecteurs de l’Academie, et l’on a pris de là occasion pour solliciter ce monarque de vouloir bien que le sien y fût mis. Ensuite MM.  de l’Académie Française ont reconduit le roi, et ceux de celle des Belles-Lettres étant venus au-devant de lui, il a passé par cette double haie, et est venu siéger dans cette dernière. Son fauteuil était au milieu de la classe des honoraires, où on lui a indiqué sa place.

M. le comte de Saint-Florentin, président, aurait dû lui faire le compliment ; il s’en était remis à M. de Malesberbes, le vice-président, qui a renvoyé cet honneur à M. l’abbé Barthélemy, le directeur, et celui-ci enfin s’en étant reposé sur M. Le Beau, secrétaire, l’orateur a fait un petit discours succinct sur l’origine, l’institution et les travaux de la compagnie. Il a parlé de l’époque de la visite du Czar[1], comme d’une des plus mémorables de ses fastes, et il est parti de là pour se féliciter d’en avoir une aussi précieuse à insérer, celle du monarque présent.

M. Dupuy a lu ensuite des extraits de différens mémoires du semestre dernier, ainsi qu’il est d’usage quand les Académies des Sciences et des Belles-Lettres fraternisent ensemble et se visitent deux fois l’an. On avait abrégé cette matière pour qu’elle ne fût point ennuyeuse. À la fin M. le directeur dit au prince que M. de Bréquigny, membre de la compagnie, avait fait une dissertation sur un roi de Danemark, venu en France sous Louis-le-Débonnaire, où il assignait des rapports singuliers et frappans entre cet ancien monarque et le monarque actuel, et où il établissait une alliance et une parenté même entre la maison de France et celle d’Old-

  1. En 1717. — R.