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MÉMOIRES SECRETS

l’aîné, un des auteurs du Journal encyclopédique ; Balechou, graveur, par M. P. D. M. ; Clairaut, géomètre, par M.  Fontaine ; Panard, poète, par M.  Castilhon ; Le Clair, musicien, par M. le C. D. B. ; Slodtz, sculpteur, par M. Castilhon ; et Crévier, historien, par M. P. D. M. La plupart de ces éloges sont encore fort secs, soit que les héros n’aient pas prêté, soit, que les rédacteurs aient été mal servis.

14. — Aujourd’hui M. le duc de Duras, gentilhomme de la chambre du roi, de service, a donné au nom de S. M. une fête très-élégante à M.  le prince héréditaire de Brunswick. C’est à l’hôtel des Menus-Plaisirs qu’elle s’est passée. On y a joué pour ce seigneur la pièce de M.  Collé, la Partie de chasse de Henri IV. Elle a été exécutée par les Comédiens Français avec beaucoup de succès.

15. — On vient d’imprimer à Londres la Vie de M. Jacques Quin, Comédien, avec l’Histoire du théâtre depuis son entrée jusqu’à ce qu’il s’en est retiré ; enrichie de plusieurs anecdotes curieuses et intéressantes de diverses personnes de distinction, avec une copie authentique du testament de cet acteur. Le sieur Quin, né en 1693, fut destiné au barreau ; mais, son père étant mort trop tôt, il discontinua l’étude des lois par nécessité, et monta par goût sur le théâtre, où il acquit une grande réputation. Il y resta sans rival, jusqu’à ce que M.  Garrick vînt partager avec lui les suffrages du public. En 1748, Quin se retira à Bath, après avoir eu une querelle fort vive avec le directeur Rich. Quelque temps après, il voulut se raccommoder avec lui, mais sans lui faire aucune sorte d’excuse ; et, croyant qu’il suffisait d’en faire l’ouverture, il écrivit à Rich la lettre suivante :

« Je suis à Bath.

Quin. »