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OCTOBRE 1768

s’empêcher de remarquer dans l’affectation à la divulguer si généralement, une intention décidée de jeter un ridicule odieux sur celle qu’elle regarde. Les gens a anecdotes n’ont pas manqué de la recueillir et d’en grossir leur porte-feuille, avec tous les commentaires nécessaires pour son intelligence, et capables de la rendre précieuse pour la postérité.

16. — Il paraît une réponse à la plaisanterie des colimaçons de M. de Voltaire. Elle a pour titre : Réponse d’un compagnon de Pierre Fort, au philosophe de Saint-Flour, Capucin et cuisinier, sur les coquilles et bien d’autres choses. L’auteur, qui ne se nomme pas, traite didactiquement et sérieusement la matière. Ce lourd champion, armé de toutes pièces, voudrait écraser de son poids son adversaire, dont la légèreté et la gaieté trouvent infiniment plus de prosélytes que toute cette pesante érudition.

18. — M. l’abbé Morellet est connu dans la république des lettres par plusieurs ouvrages, et très-particulièrement par la rédaction du Dictionnaire de Commerce de Savary, qu’il veut présenter sous un jour nouveau. Il y travaille depuis long-temps, et sera, à ce qu’on espère, bientôt en état de le produire. On voit avec plaisir la fortune accueillir ce savant, et le mettre au rang de ses favoris qui prouvent qu’elle n’est pas toujours aveugle. Il vient d’être désigné pour remplacer un nommé Le Grand dans les fonctions de secrétaire-général du commerce.

19. — Le jeudi, 13 octobre, les Comédiens Italiens ordinaires du roi ont joué la première représentation de la Meunière de Gentilly, comédie nouvelle en un acte, mêlée d’ariettes. Cette production, de deux gens de cour, avait sans doute été donnée pour essai. On a voulu juger