Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
307
JUILLET 1768

amenés. Tous ces défauts ont fait proscrire cette comédie, dont l’intrigue, maniée par une meilleure main, aurait pu prêter à une pièce en trois actes seulement.

28. — Nos auteurs secondent nos armes contre le pape[1]. On est inondé d’écrits pour prouver la légitimité de notre invasion ; mais aucun n’est aussi éloquent que l’arrêt du Parlement de Provence, pièce victorieuse, à laquelle le Saint-Père n oppose encore qu’un jubilé.

29. — La pièce des Italiens, dont on a parlé, va tant bien que mal, et l’auteur des paroles n’a pu garder plus long-temps l’incognito. C’est un M. de Pleinchêne dont on ne connaît encore qu’une assez mauvaise chanson sur le Wisk, qu’il réclama l’an passé avec chaleur dans différens journaux[2]. Quant à la musique, quoique de Philidor, les gens difficiles la réduisent à deux ariettes.

M. de Bury a fait, il y a déjà quelques années, une histoire de Henri IV[3], peu digne de ce héros. M. de Voltaire, sous un de ces noms étrangers dont il se masque si souvent, attaque aujourd’hui cet auteur, le taxe de peu d’exactitude, et relève ses erreurs de toute espèce ; mais on est tenté de croire que cette guerre directe n’est qu’un prétexte pour se ménager une excursion sur le president Hénault, dont il dissèque et met en pièces l’Abrégé chronologique. On est d’autant plus indigné de cette sortie, que, dans son discours de réception

  1. Le Parlement de Provence ayant rendu, le 9 juin 1768, un arrêt portant réunion de la ville d’Avignon, de son territoire et du Comtat Venaissin au domaine de la couronne et comté de Provence, les troupes du roi s’emparèrent de cette ville le 11 du même mois. — R.
  2. V. 11 septembre 1767. M. de Pleinchêne en publiant sa chanson sur le wisk, y mit cette épigraphe :

    Hos ego versiculos feci ; tutit alter honores.

    . — R.
  3. V. 20 septembre 1765. — R.