Et me flatte à la fois des plus douces odeurs.
Ah ! qu’un autre languisse auprès de sa Climène !
Que je serais heureux de voir une inhumaine
En proie à des tourmens justement mérités,
Humble enfin à mes pieds et répandant des larmes,
Rougir de ses soupirs froidement écoutés,
Et moi d’un fier souris dédaignant ses alarmes
Venger d’un seul regard mille amans maltraités.
L’amour folâtre est l’amour que j’adore.
J’aime du papillon les légères ardeurs ;
Volage adorateur des filles de l’Aurore,
Joyeux, il en quitte une, et mouillé de ses pleurs,
Guidé par le Zéphire, il vole vers ses sœurs,
Pour les charmer et les quitter encore.
Je laisse la constance et ses fades douceurs ;
Oui, s’asservir est d’une âme commune.
Quand on ose y prétendre, on soumet tous les cœurs,
Les papillons, toujours vainqueurs,
Sont aimés de toutes les fleurs,
En ne se fixant sur aucune.
27. — Extrait d’une lettre du Vexin-Français, le 18 juin 1768.
« Il est très-vrai ; Rousseau est ici depuis près d’un an, c’est-à-dire depuis son retour d’Angleterre. Il est sous un nom étranger, et dans le ressort du parlement de Normandie. C’est le prince de Conti qui lui donne un asile à Trye. Quand il y vint, malgré la recommandation du prince, ses gens n’eurent pas beaucoup d’égards pour un homme simple, sans mine, et qui mangeait avec sa gouvernante.
« L’inconnu eut la délicatesse de ne point se plaindre ; mais il écrivit à son protecteur de ne point trouver mauvais qu’il quittât ce lieu, et de lui permettre de se sous-