Vous ajoutez un charme à de si doux instans :
Le jour de votre fête est un jour de printemps.
Eh ! qu’importe en effet, lorsque rien ne nous lie,
Que la nature expire ou renaisse embellie ?
Il faut qu’un intérêt plus vivement senti
Ouvre sur les beautés notre œil appesanti ;
Il faut que l’amitié, peut-être l’amour même…
Que sais-je ? rien n’est beau qu’autant que le cœur aime :
Nos passions, nos goûts, sont l’âme de nos sens,
Et la nature échappe aux yeux indifférens.
Elle me plaît par vous et m’en plaît davantage.
Églé ! j’aime les fleurs dont je vous fais hommage :
Sans le tendre intérêt d’en parer votre sein,
Leur fraîcheur, leur émail n’eût point tenté ma main ;
Elles ont plus d’éclat quand l’amour les moissonne,
Heureux qui les reçoit, plus heureux qui les donne !
Mais plaignez le mortel qui seul, dans son ennui,
Va cueillir une fleur et la garde pour lui.
19. — Histoire de l’Opéra Bouffon, contenant les jugemens de toutes les pièces qui ont paru depuis sa naissance jusqu’à ce jour, pour servir à l’histoire des théâtres de Paris (par M. Contant p’Orville). On trouve dans cet ouvrage des extraits de pièces très-bien faits. Cette histoire est un très-bon répertoire, parsemé d’anecdotes amusantes. Au reste, on sait que les Bouffons ont fait époque en France, et qu’on leur doit l’enthousiasme des Français pour la musique italienne.
20. — M. de Sauvigny, qui s’est déjà essayé dans le genre naïf par son roman de Pierre-le-Long[1], vient de nous donner l’Innocence du premier âge en France ; la Rose ou la Fête de Salency[2]. Dans cet ouvrage, l’auteur marie avec élégance les grâces et la vertu.