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AVRIL 1768

belle, ou la bête, car elle est susceptible des deux surnoms. On la distingue ainsi de deux autres Fleury, illustres dans les fastes de Cythère : Fleury la douairière, ou la marquise de Fleury, celle sur laquelle Chevrier s’est si fort étendu dans son Colporteur ; et Fleury la Jolie, ou Fleury-Hocquart, du nom de son entreteneur, Quoi qu’il en soit, la première veut que son nom passe d’une manière plus durable à la postérité : elle a été initiée à l’art de la déclamation par le chevalier de La Morlière, auteur très-connu par ses aventures, ses escroqueries et son admirable talent de bien jouer la comédie sur le théâtre et hors du théâtre.

28. — Madame Denis n’ayant pas trouvé sa conduite envers son oncle fort approuvée dans ce pays-ci, s’est enfin rendue à ses instances, à ce qu’on assure, et a donné son consentement pour la vente de Ferney. On prétend que M. de Voltaire, par arrangement, lui a fait ici un sort pécuniaire qui doit la mettre à même de tenir une maison[1] ; en conséquence, elle en a loué une.

29. — Le président Langlois de La Fortelle vient de mourir : c’était un homme d’esprit, quoique de la chambre des Comptes. Il avait fait, en sortant du collège, c’est-à-dire il y a plus de vingt ans, un vaudeville fort couru dans le temps et fort caustique, dont le refrain était :

Ah ! le voilà, ah ! le voici,
Celui qui n’en a nul souci.

20. — Épigramme sur M. Poinsinet le mystifié, par M. Guichard.

De lui toujours satisfait
Il se croit le héros du Pinde,

  1. Son oncle lui faisait vingt mille francs de pension. — W.