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AVRIL 1768

la plus adroite ; ce qui prouve le dire qu’on lui attribue[1], qu’il ne voulait plus de ces petits auteurs[2].

10. — Quoique les vers suivans ne soient pas merveilleux, on ne peut se refuser de les insérer ici comme historiques et ne se trouvant imprimés nulle part. Ils ont été présentes à M. le président Ogier par des jeunes jardiniers qui sont venus à son passage par Rennes, avec des corbeilles de fleurs et vêtus galamment :


Ô vous que le plus grand et le meilleur des rois
Pour finir nos malheurs honora de son choix,
Des faveurs de Louis sage dépositaire,
Vous, notre illustre appui, notre ange tutélaire,
Ô généreux Ogier ! en quittant ces climats
Quel flatteur souvenir ne nous laissez-vous pas !
Ah ! qu’avec juste titre, à votre bienfaisance
Le plus doux sentiment de la reconnaissance
Conserve pour jamais un temple en tous les cœurs.
De nos mains, en partant, daignez prendre ces fleurs :
Nous vous les présentons au nom de Flore même,
Et mettant en vous seul sa confiance extrême,
Flore, aux cris des Bretons, ose mêler ses cris,
Et vous dit avec eux, en bénissant Louis :
« Achevez, sage Ogier, de calmer nos alarmes ;
Du bonheur sur ces bords assurez le retour :
Portez aux pieds du roi nos soupirs et nos larmes,
Et portez-y surtout nos respects, notre amour. »

11. — Le bruit est général, depuis quelques jours, que M. de Voltaire a fait ses pâques[3]. Il passe pour con-

  1. V. ier avril 1968. — R.
  2. Je n’ai point eu connaissance de cette anecdote ; elle me paraît fort douteuse. — W.
  3. Wagnière a donné de curieux détails sur cette communion de Voltaire. Voyez les Mémoires sur Voltaire et sur ses ouvrages. Paris, Aimé André, 1826, tome Ier, p. 70-72, — R.