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MARS 1768

Pour conseil tenu par les rats ?
— Non, reprit son voisin tout bas ;
C’est qu’il a flairé la bouillie
Que l’on fait ici pour les chats. »

26. — Éricie ou la Vestale, tragédie, qui successivement présentée à la police, à l’archevêque et à la Sorbonne, a paru contenir des tirades trop fortes contre la vie religieuse, paraît imprimée. Ce drame, qui n’est autre chose que l’acte de la Vestale ou du Feu tiré des Élémens[1], a le mérite d’une action simple, étendue en trois actes. Il n’est pas traité aussi supérieurement que le sujet le comportait, et d’ailleurs n’a point dans le style cette énergie nécessaire pour peindre toute l’horreur de la vie monastique : tableau qui paraît avoir été le principal but de M. de Fontanelle, et auquel son drame ne devait servir que de cadre.

27. — M. l’abbé Barthélemy a remis trois mille livres de pension qu’il avait sur le Mercure, dont mille livres en faveur de M. de Guignes, mille en faveur de M. de Chabanon, mille à la masse. Il en avait déjà remis deux mille, il y a quelque temps, dont mille en faveur de M. Marin, censeur de la police, et mille à la masse. Les arrangemens ultérieurs du Mercure n’étant pas finis, les choses restent in statu quo.

27. — La Princesse de Babylone est un roman de M. de Voltaire, espèce de féerie ou de folie. Il y règne une grande gaieté, à laquelle il a su adapter des traits philosophiques, comme aussi des satires contre des personnages qu’il aime à remettre sur la scène.

28. — Un des principaux griefs de M. de Voltaire contre M. de La Harpe, c’est d’avoir retenu de mémoire

  1. Opéra de Rey. — R.