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MÉMOIRES SECRETS

assez bon ordre les principaux argumens qu’ont fait valoir ceux qui ont écrit sur cette matière. Cet ouvrage manuscrit court dans les mains des gens du parti, et sans doute il sera imprimé quelque jour.

22. — Si la réforme que l’on se propose de faire dans les communautés religieuses a le vœu du Gouvernement et d’une partie même des ordres monastiques, il y a des particuliers intéressés à la combattre, et quelques-uns se sont permis d’attaquer la commission par des écrits qu’ils ont fait paraître anonymement. On vient d’y répondre sous le titre de Lettres d’un religieux à son supérieur général, sur la réforme des communautés religieuses ; troisième lettre sur la conventualité[1]. On ne peut présenter avec plus de décence et avec de meilleures preuves les raisons que l’auteur met en avant pour justifier son assertion.

23. — Un chat s’étant introduit dernièrement au Parlement, dans l’assemblée des chambres, cet animal a attiré l’attention de Messieurs ; M. de Saint-Fargeau, président à mortier, grand ami de cette engeance, a pris ce chat, et l’a caché sous sa robe, croyant arrêter par là le désordre et le scandale ; mais cet animal a miaulé, égratigné, fait le diable, et il a fallu le mettre a la porte. Un plaisant de l’assemblée, M. Héron, conseiller, a dit là-dessus le bon mot, matière de l’épigramme suivante :


Tandis qu’au temple de Thémis
On opinait sans rien conclure,
Un chat vînt sur les fleurs de lis
Etaler aussi sa fourrure.
« Oh ! oh ! dît un des magistrats,
Ce chat prend-il la compagnie

  1. Amsterdam (Paris), 1768, in-12. — R.