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MARS 1766

l’histoire ecclésiastique de l’histoire civile, l’histoire littéraire de l’histoire politique et militaire, sans pourtant négliger de montrer leur connexion : il donne aujourd’hui seulement la partie civile, politique et militaire. Il justifie dans sa préface cette nouvelle méthode, et traite la manière d’écrire l’histoire ; il y porte les jugemens les plus solides sur nombre d’historiens anciens et modernes.

24. — Mademoiselle Préville, actrice de la Comédie Française, d’un talent noble et distingué dans le haut comique, de mœurs assez honnêtes pour une comédienne, vivait depuis long-temps avec Molé, autre acteur, dont elle était éprise. Celui-ci, jeune et ardent, ne s’en est pas tenu à elle : il a porté ses vues ailleurs, et l’on parle même de son mariage avec mademoiselle d’Épinay. La première en est tombée malade de jalousie : elle est dans une langueur qui fait craindre pour sa vie. Ce bel exemple lui ferait un honneur infini, si elle poussait l’héroïsme jusqu’à en mourir.

25. — On répand très-furtivement une brochure qui a pour titre : Oraison funèbre du Parlement. C’est une satire amère de ce tribunal et de sa conduite dans les circonstances présentes.

2. — Dans le Journal encyclopédique du 15 février 1766 on fit une apologie en raccourci de la Conduite de la Compagnie des Pasteurs de la principauté de Neufchâtel a l’occasion de M. J.-J. Rousseau. Ces messieurs y démontrent la validité de leurs raisons, pour refuser d’admettre à leur communion ce célèbre incrédule, réfutant tout ce qui a été dît là-dessus dans une lettre[1]

  1. Lettre à Mer, relative à M. J.-J. Rousseau ; par Du Peyrou, À Goa (Neufchâtel), Aux dépens du Saint-Office, 1765 in-8o — R.