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FÉVRIER 1768

deux sectes des économistes et des commercans. Il traite après différentes matières, qu’il passe en revue avec assez peu d’adresse. Il n’est pas jusqu’à la v… qui n’y trouve sa place et son chapitre. Cette facétie n’est point amusante comme les autres ; elle n’a ni grâce ni légèreté. Fréron, Nonotte et tous les autres plastrons ordinaires des railleries et des injures de M. de Voltaire reparaissent encore sur la scène. Cela devient fastidieux jusqu’à la nausée.

22. — On ne parle plus de l’affaire du sieur Poinsinet[1]. On assure pourtant qu’elle se poursuit toujours par les voies ordinaires de la justice. Des gens prétendent même qu’il y aura un mémoire, non par l’avocat Vermeille, mais par Palissot, auquel cas il sera plus méchant que plaisant. D’ailleurs il est à craindre qu’il ne vienne trop tard.

25. — M. l’abbé Bandeau, secrétaire de la société des Économistes et rédacteur de leur journal, appelé les Éphémérides du citoyen, va en Pologne, où on lui fait avoir une prévôté royale, bon et excellent bénéfice. On prétend que le monarque, d’ailleurs, est bien aise d’avoir ses conseils pour la législation, dont il doit devenir maître incessamment ; auquel cas il veut mettre en pratique les principes essentiels de la société politique. En un mot, cet abbé va être le pendant de M. de La Rivière en Russie. Les gens de Paris, qui ont vu de près ces modernes Solons, rient bien de voir associés au gouvernement des États ces philosophes cyniques, qui ne savent pas gouverner leur ménage. On reproche entre autres choses à M. de la Rivière d’avoir un femme

  1. V. 27 décembre 1767. — R.