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MÉMOIRES SECRETS

se tenant toujours dans la plus grande réserve, sortant comme les autres, et même avant les autres, des soupers brillans qu’elle donne toutes les semaines, ainsi qu’on a dit.

7. — Un écrit imprimé, portant pour titre : Entretien sur l’assemblée des États de Bretagne, en 1766, a été dénoncé, vendredi 5, au Parlement, et il a été ordonné qu’il serait communiqué au procureur-général du roi pour donner ses conclusions[1].

9. — Dans l’assemblée de la Faculté de Théologie du 3 de ce mois, il a été fait lecture d’une lettre de M. le comte de Saint-Florentin au syndic, pour lui dire que l’intention du roi était toujours qu’il ne fût plus parlé de délibéré en rien sur la conclusion de la Censure de Bélisaire. Malgré cette lettre et les défenses de la part du roi, la Faculté continue à s’occuper de cet objet dans des assemblées particulières. Elle n’est pas contente du mandement de M. l’archevêque. Elle reproche à son tour à ce prélat, ou à ceux qui ont fait son Mandement, de ne s’être pas expliqué nettement sur la matière traitée, dans la conclusion de la Censure de Bélisaire, par cette même Faculté.

M. l’archevêque, échauffé par les dévots, s’est plaint au Gouvernement de l’audace avec laquelle le sieur Favart a osé traduire sur le théâtre de la Comédie Italienne un sujet de l’Écriture sainte[2]. Il a demandé suppression de ce drame, tant à la représentation qu’à la lecture. On en a suspendu la vente. Quant au premier point, la pièce va encore et la chose est restée indécise.

11. — M. l’abbé Barthélemy est fort scandalisé d’une farce jouée au bal, qui est une espèce d’épigramme en

  1. Cet écrit fut supprimé par arrêt du Parlement du 9 février. — R.
  2. V. 27 janvier 1768. — R.