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MÉMOIRES SECRETS

sent de la pesanteur de l’âge. L’auteur passe en revue les différens objets qui ont fait la matière des conversations de Paris, depuis les Pantins jusqu’à la scène que firent les histrions français au public, à la rentrée de Pâques 1765[1]. Il finit par une apologie du gouvernement français ; il prétend que c’est celui dans lequel on goûte le plus de liberté.

18. — M. Villaret, le continuateur de l’Histoire de France commencée par l’abbé Velly, est mort ces jours-ci. Il laisse son Histoire à Louis XI : il était plus diffus que son prédécesseur, et n’était pas aussi bien goûté par quantité de gens. Le libraire a choisi M.  l’abbé Garnier pour lui succéder.

19. — Il court une Lettre manuscrite, qu’on attribue à M. de Voltaire. Ce grand poète y parle de la fameuse Réponse du roi, du 3 mars[2] : il respecte avec toute la soumission d’un sujet les principes qui y sont établis ; il ne l’examine que du côté littéraire ; il la trouve si bien écrite, le style en est si fort, si concis, si rapide, si noble, qu’il ajoute que si Sa Majesté n’était pas protectrice de l’Académie, il faudrait sur-le-champ lui donner une place par acclamation[3].

21. — M.  Gaillard, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vient de donner l’Histoire de François Ier, roi de France, dit le Grand Roi et le Père des Lettres[4]. L’auteur ne s’est point assujetti à la méthode purement chronologique des annalistes, et n’a pas même mêlé ensemble les événemens d’un ordre différent ; il a séparé

  1. V. 15 avril 1765. — R.
  2. V. 4 mars 1766. — R.
  3. Il s’agit probablement de la lettre à d’Alembert du 12 mars 1766. — R.
  4. Paris, Saillant, 1766, 4 vol. in-12. — R.