droits de l’Université, quant au temporel ; la seconde, des atteintes données à l’autorité de l’Université relativement à l’ordre moral.
15. — Il est question du Joueur anglais, pièce traduite par M. Saurin, et dont les Comédiens s’occupent[1]. On prétend que cet Académicien a apporte de nouvelles situations à ce drame, déjà très-intéressant et très-noir. Il est écrit en vers libres. Il a été joué à Saint-Germain chez M. le duc de Noailles, par les dames et seigneurs de sa société, et a fait grande sensation.
17. — M. Dorat a pris le parti de répondre aux vers contre ses œuvres, mais il a mis l’épigramme de côté, et tout le monde applaudit à la façon honnête et ingénieuse dont il s’est tiré d’un pas toujours difficile, quand l’amour-propre est en jeu. Quoique l’épigramme passe généralement pour être de M. de La Harpe, comme quelques personnes l’attribuent à M. de Voltaire, il est parti de là, et la suppose réellement de ce grand poète. Voici ce qu’il lui dit :
Je m’exécute, et livre à ta main vengeresse
Mes vers, ma prose et mon brevet d’auteur.
Je puis fort bien vivre heureux sans lecteur ;
Mais par pitié laisse-moi ma maîtresse.
Laisse en paix les amours, épargne au moins les miens.
Je n’ai point, il est vrai, le feu de ta saillie,
Tes agrémens ; mais chacun a les siens.
On peut s’arranger dans la vie :
Si de mes vers Eglé s’ennuie,
Pour l’amuser je lui lirai les tiens.
19. — M. de Clermont-Tonnerre, chevalier de Malte
- ↑ V. 8 mai 1768. — R.