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DÉCEMBRE 1767

et à le faire rechercher davantage en le rendant plus rare. Avant d’en rendre compte, il faut premièrement observer qu’en faisant rentrer le collège de Louis-le-Grand dans le sein de l’Université, deux choses avaient été principalement établies pour le bien et l’avantage de cette maison, dont on voulait faire comme le chef-lieu et le centre de ce corps littéraire. Ces deux choses étaient un bureau de discipline qui en embrassait l’ordre moral, et un bureau d’administration concernant l’ordre physique ou des biens temporels. On avait en outre réuni à ce collège tous les boursiers épars dans quantité d’autres petits collèges subalternes. L’auteur du Mémoire prétend que, par les Lettres patentes du 20 août dernier, le bureau de discipline est supprimé, celui d’administration est augmenté, une nouvelle forme de règle est ordonnée, toutes les bourses, quant à la valeur, sont réduites à une même espèce. La durée de plusieurs d’elles est changée, l’application et la destination de celles qui étaient affectées aux Facultés de Droit et de Médecine sont réunies jusqu’à ce que ces Facultés aient fourni leur mémoire et donné leur avis à ce sujet. Les bourses théologiques ne sont promises qu’à condition que ceux qui en étaient titulaires auront obtenu de nouvelles provisions. L’admission définitive des boursiers est reculée et attachée à des conditions qui la rendent arbitraire. Leur destination est abandonnée à une autorité qui, faute de digue, pourrait devenir despotique. Les aliénations sont autorisées, soit qu’au préalable l’Université et les supérieurs majeurs en aient été avertis, ou qu’ils en aient donné leur avis. Pour prouver les différentes assertions, l’Universitaire divise son Mémoire en deux parties : la première traite des atteintes données à la dignité et aux