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NOVEMBRE 1767
29. — Sur l’opéra de Philidor.

Qui veut de tout, de tout aura,
Qu’il aille entendre l’opéra ;
Chant d’église, chant de boutique,
Du bouffon et du pathétique,
Et du romain et du français,
Et du baroque et du niais,
Et tout genre de symphonie,
Marche, fanfare et cætera ;
Rien ne manque à ce drame-là,
Sinon esprit, goût et génie.

29. — M. Dorat vient de faire paraître la Danse, chant quatrième, qui manquait à son poème de la Déclamation. Il est précédé de notions historiques sur la danse, et suivi d’une Réponse à une lettre écrite de province.

Ier Décembre. — Enfin la Faculté de théologie vient de publier sa Censure contre Bélisaire#1 ; elle forme un volume in-4°, français et latin, de cent vingt-trois pages. Elle s’est restreinte à quinze propositions, qu’elle dissèque, ce dont, il résulte la condamnation la plus détaillée. Elles sont toutes extraites du chapitre XV. Mais les sages maîtres annoncent que s’ils examinaient à la rigueur d’autres chapitres, plusieurs mériteraient aussi de fortes qualifications. On doit se rappeler que les commissaires avaient d’abord proposé à la censure de la Sorbonne trente-sept assertions. Ce choix n’a pas été suivi en tout. Cette censure est terminée par une espèce de profession de foi sur la tolérance civile, en ce qui concerne la religion : article bien délicat et sur lequel la Faculté de théologie s’explique de façon à ne point lais-[1]

  1. Rédigée par l’abbé Le Grand. — R.