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OCTOBRE 1767

ballets en un acte chacun. Le premier à pour titre Théonis, sujet d’imagination du sieur Poinsinet, musique de Berton, Trial et Garnier. Le second est Amphion, paroles de M. Thomas de l’Académie Française, et musique de M. de La Borde, l’un des premiers valets de chambre du roi. À en juger par l’accueil qu’ils ont reçu du public, on en aurait peu d’opinion, et les poëmes ne sont pas faits pour prêter à la musique. On a cherché à les étayer par des ballets agréables, qui ont aussi manqué leur but. En général, à cette première représentation on a été fort mécontent.

15. — Extrait d’une Lettre de Rome.
Du 15 septembre 1767.

« Le pape a perdu une très-belle collection de médailles concernant l’Europe. C’était une suite servant à l’histoire de plusieurs siècles. Ce pontife les avait fait déposer dans sa chambre pour plus grande sûreté, On ne doute pas que quelque curieux n’ait soustrait le trésor. Sa Sainteté offre une pleine absolution à ce voleur virtuose, et une récompense à celui qui rapportera le larcin. »

18. — Il vient de se passer une aventure très-comique et très-vraie. Un particulier venant du grand Caire a rapporté une momie, comme objet de curiosité pour orner un cabinet. Passant par Fontainebleau, il a pris le coche d’eau de la cour pour se rendre à Paris. Mais, par oubli, en faisant emporter ses bagages, il a laissé la boîte qui contenait la momie. Les commis l’ont ouverte, ont cru y voir un jeune homme étouffé à dessein, ont requis un commissaire, qui s’est rendu sur les lieux, avec