Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
179
SEPTEMBRE 1767

Donne séance en paradis,
Et par mépris pour ce bas monde
Laisse errer et périr sur l’onde
L’élite de ses bons amis.

« On débite ici, ajoute-t-il, la relation de la canonisation de six saints que le pape vient d’installer en paradis. Ces Esculapes divins ne seront pas là-haut sans rien faire : notre Saint-Père leur a assigné à chacun leur département dans les vastes champs des maux physiques qui désolent le meilleur des mondes possibles : l’un guérira de la goutte, l’autre du catarrhe, celui-ci des vapeurs, celui-là de la migraine. Ah ! si quelque jour le pape envoyait en paradis un saint qui eût la vertu de guérir le mal que saint Côme ne guérit pas toujours ! »

11. — Chanson sur le jeu de Wisk,

Par M. de Pleinchesne.
Sur l’air : Ne v’là-t-il pas que j’aime.

Wisk aimable, jeu séduisant,
WTu charmes ma bergère :
IL faut que tu sois amusant,
WOn te joue à Cythère.

Ta marche est celle des Amours,
WLe secret t’environne ;
C’est le côté du cœur toujours
WQui dirige la donne.

Hymen peut te regarder noir
WPar juste antipathie ;
Car qui ne fait que son devoir
WChez toi perd la partie.

Tes tableaux offrent à nos mœurs
WDes traits philosophiques,