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JUILLET 1767

19. — Les Jeux de Simon de Montfort, ou les Forfaits du parlement de Toulouse. Tel est le titre d’un nouveau pamphlet de M. de Voltaire[1], où il attaque et combat le fanatisme et l’intolérance des magistrats en question. On sent combien ce livre doit être défendu, et avec quelle précaution on empêche, autant qu’on peut, qu’il ne se multiplie. Simon de Montfort fut le grand destructeur des Albigeois, sorte d’hérétiques contre lesquels on fit alors une croisade.

23. — L’Esprit du Clergé, ou le Christianisme primitif, vengé des entreprises et des excès de nos prêtres modernes, traduit de l’anglais[2]. Quoique ce livre attaque spécialement le clergé d’Angleterre, comme son esprit est le même partout, on peut y trouver bien des reproches communs à celui des autres États. Il paraît fait solidement, mais le style n’a ni chaleur, ni énergie. En général, l’ouvrage est diffus, minutieux, et ne peut avoir une grande vogue, malgré tout le mal qu’il dit des prêtres.

24. — La Défense de mon oncle est une brochure de plus de cent pages in-8°. C’est une plaisanterie particulièrement dirigée contre un M. Larcher, auteur obscur d’un prétendu Supplément à la Philosophie de L’histoire, qui n’en est que la critique. M. de Voltaire, dont l’amour-propre s’irrite facilement, accommode de toutes pièces ce piteux adversaire. Il enveloppe aussi dans cette facétie Fréron et autres personnages, plastrons ordinaires

  1. Cet ouvrage n’est pas de Voltaire. — R.
  2. Londres (Amsterdam, M.-M. Rey), 1767,2 vol. in-8°, — Ce livre a été traduit et corrigé par le baron d’Holbach, ensuite par mon frère, qui l’a athéisé le plus possible. (Note manuscrite communiquée par Naigeon le jeune à l’auteur du Dictionnaire des Anonymes). — R.