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JUILLET 1767

en France, en 1743, vient de mourir[1] à Charenton, misérable et fou.

5. — Vers[2] à madame de Richelieu, abbesse de l’Abbaye-aux-Bois,

Présentés par mademoiselle de Montmorency, âgée de neuf ans.

Qu’onJ’entends dire de tous côtés
Qu’on n’a point de raison quand on est à mon âge ;
Cependant je connais le prix de vos bontés,
J’admire vos vertus, on ne peut davantage.
Je vois de votre cœur les grandes qualités :
Qu’onQuant à votre esprit, je l’avoue,
Qu’onJ’y crois comme je crois en Dieu,
Qu’onParce que chacun vous en loue,
Qu’onEt que vous êtes Richelieu.

6. — M. Linguet, avocat connu par divers ouvrages de littérature et par une plume énergique, vient de donner la Théorie des lois civiles, en deux volumes in-12. On sent qu’il est dangereux de courir une pareille carrière après M. de Montesquieu. Aussi l’auteur, pour s’en écarter, a-t-il été obligé de se jeter dans des systèmes aussi singuliers qu’absurdes. Mais que ne soutient-on pas dans ce siècle audacieux ? M. Linguet ose avancer que le despotisme est le gouvernement le plus favorable et le plus naturel. La plume tombe des mains en écrivant cette assertion exécrable.

7. — Un chirurgien de Spalding, dans le comté de Lincoln, ayant écrit en latin une lettre à M. Rousseau, dans laquelle il lui marque qu’il serait charmé de converser avec lui à l’occasion d’une de ses dernières productions, qui, quoique condamnée par beaucoup de

  1. Le 25 juin 1767. — R.
  2. Par Leclerc de Montmerci. — R.