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avril 1767

répondre, et dans sa fureur tombe d’estoc et de taille sur le sieur Thomas[1]

22. — Il paraît une Lettre de M. *** à M. de Calonne, maître des requêtes, au sujet de son mémoire présenté au roi, contre celui de M. de La Chalotais, procureur-général au parlement de Bretagne. L’auteur prétend relever des contrariétés qu’il croit apercevoir dans la justification de M. de Calonne, qu’il crayonne avec des couleurs peu flatteuses.

— Tandis que la Sorbonne s’occupe de l’examen de Bélisaire, des auteurs anonymes essaient d’en prévenir la censure par des critiques amères, et cherchent à discréditer l’ouvrage par des analyses qui ne sont pas dénuées de toute vérité. Une de ces critiques est attribuée à l’auteur qui a fait celle du discours de M. Thomas : elle est très-forte et très-judicieuse ; elle pulvérise le politique. L’ouvrage a pour titre Examen du Bélisaire de M. Marmontel[2], avec cette épigraphe :

Scribendi rectè sapere est et principium et fons.

23. — Vers de M. le comte de Maugiron, lieutenant-général, une heure avant sa mort :

Ne saTout meurt, je m’en aperçois bien !
Ne saTronchin, tant fêté dans le monde,
Ne saurait prolonger mes jours d’une seconde,
Ne saNi Dumont[3] en retrancher rien.
Ne saVoici donc mon heure dernière !
Ne saVenez, bergères et bergers,
Ne saVenez me fermer la paupière :
Ne saQu’au murmure de vos baisers

  1. Année littéraire, 1767, t, II, p. 13. — R.
  2. Par Coger. Paris, de Hansy, 1767, in-8o et in-12, — R.
  3. Son médecin ordinaire.