Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
mars 1767

persane à Saadi. Cette épître, très-bien faite, reproche à M. de Voltaire, sous le nom de Saadi, tous ses défauts et surtout son amour‑propre, son envie, son inquiétude. Il y est peint des couleurs les plus offensantes et malheureusement les plus vraies. Cette épître finit par une espèce d’épilogue en quatre vers :

Un miroir à nos yeux distraits
Vient-il offrir notre grimace ?
Il ne faut pas briser la glace,
Mais, s’il se peut, changer nos traits.

29. — M.  de Voltaire, à force de s’intriguer et de se remuer en faveur des Sirven, commence à faire prendre couleur à cette affaire. On vient de publier sous son nom un Mémoire à consulter et une consultation, faits l’un et l’autre par main de maître. Le même sentiment qui a dicté les lettres pathétiques que l’on a lues et les divers écrits publiés au sujet des Calas à l’auteur du Traité de la Tolérance, lui a fait prendre la plume dans cette occasion, et on ne doute pas que le Mémoire à consulter ne soit de lui. La consultation paraît être de M.  Élie de Beaumont, connu au barreau et célèbre surtout par des mémoires en faveur des Calas. Elle est signée de cet avocat, et souscrite de onze jurisconsultes fameux.

Nicole de Beauvais, ou l’Amour vaincu par la reconnaissance[1]. Ce roman est d’une madame Robert. qui a déjà donné : Voyage de mylord Céton dans les sept planètes, ou le nouveau Mentor[2], traduction vraie ou fausse. Nous ne faisons mention de ces ouvrages qu’en faveur de l’auteur. Madame Robert écrit quelque-

  1. 1767, 2 vol. in-12. — R.
  2. Paris, 1765, 7 vol. in-12. — R.