1er Janvier. — M. le duc de Choiseul avant été élu premier marguillier d’honneur de Saint-Eustache, M. le chevalier de Boufflers lui a adressé ces vers pour étrennes, au nom du curé de cette paroisse :
Toi, que je n’ose encore inviter à confesse,
Et que pourtant dans quatre mois
Je dois attendre à ma grand’messe[1],
Choiseul, de ton curé daigne écouter la voix,
Et reçois les vœux qu’il t’adresse :
Quoique tu sois grand ouvrier,
Puisse-je ne te voir que rarement à l’œuvre !
De L’Averdy le sage devancier
Dont l’écu porte une couleuvre,
Et qui fut comme toi, grand homme et marguillier,
Ce Colbert, qu’aujourd’hui le peuple canonise,
Et qu’autrefois il osa déchirer,
Fit peu d’ordure en mon église
Avant de s’y faire enterrer[2].
Je sais fort bien que les confrères
De Saint-Eustache et de la cour
Aimeraient mieux qu’ici tu fisses ton séjour ;
Je sais que maint dévot offre au ciel ses prières
Pour ton salut qui ne t’occupe guères :
Ton vieux curé consent à ne te voir jamais,
Et s’il forme quelques souhaits,
C’est que tu restes à Versailles,