a été reprise aujourd’hui avec succès, quoiqu’il y eût très-peu de monde : il y a à espérer qu’elle sera plus fêtée. On y a fort ingénieusement ajouté un couplet flatteur pour le public, et qui annonce la modestie et la bonne volonté de l’auteur. Le voici ; il vient à la suite de beaucoup d’autres :
L’auteur ne paraissait qu’en un effroi mortel :
Il sait trop bien, messieurs, qu’un arrêt toujours juste
De vous émane et sans appel.
Par une faveur non petite
Vous daignez revenir à de nouvelles voix,
Et votre bonté ressuscite
La pièce et l’auteur à la fois.
24. — Le Balai, poëme héroï-comique en dix-huit chants[1]. Cet ouvrage, dont on ignore l’auteur, est calqué sur la Pucelle. Il y a de la facilité dans la versification, et même quelques images voluptueuses ; mais on sent combien d’inutilités, de longueurs, de pillages il doit y avoir dans un poëme de dix-huit chants sur un manche à balai. L’auteur a consacré un chant entier à passer en revue sur les boulevards beaucoup d’auteurs qu’il traite de la façon la plus infâme et la plus indécente : aussi l’ouvrage est-il arrêté.
25. — On annonce déjà une nouvelle édition de la Pucelle, qu’on dit devoir être exécutée avec le plus grand soin et la plus grande correction. On s’est beaucoup récrié contre les estampes de la première : on assure que les nouvelles seront gravées par Cochin.
- ↑ Par l’abbé Du Laurens. Constantinople (Amsterdam), 1761, in-8o. -R.