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MÉMOIRES SECRETS

l’abbé de Brienne traitera cet objet, qu’il est fort lié avec M. d’Alembert, et qu’on ne doute pas qu’il nait consulté cet auteur.

30. — Le Mandement de M. de Sarlat, quoique très-rare encore, commence à se répandre. Nous venons de le lire. Il est du 24 novembre. L’auteur y dévoile d’abord les raisons de son silence et celles de plusieurs évêques ; il révèle à cette occasion des anecdotes précieuses ; il foudroie ensuite les trois Mandemens de feu M. de Soissons, de M. l’évêque d’Angers et de M. d’Alais, conformes aux vues des parlemens. Il défend le livre des Assertions[1] avec une adresse singulière ; il soutient les Jésuites, et prétend démontrer leur innocence. Cet ouvrage, même comme littéraire, est très-bien fait ; il est écrit avec autant de force que de modération, et donne un bel exemple du zèle avec lequel un évêque doit dire son sentiment dans les matières qui le concernent.

31. — M. l’archevêque de Toulouse a prononcé aujourd’hui son discours. Son texte était pris de Zacharie, chap. VI : « Il s’assiéra sur son trône, et il dominera ; le grand-prêtre sera aussi assis sur le sien, et il y aura entre eux une alliance de paix. »

Dans le premier point, l’orateur a établi que c’était la religion qui avait formé les lois et les mœurs, et qu’elle avait eu recours à l’autorité temporelle pour en maintenir l’observation.

Dans le second, il a montré que la puissance ecclésiastique ne doit pas nuire à la protection qu’elle a droit d’attendre de la puissance temporelle, en l’occupant au soin de la contenir dans les limites des fonctions qui lui sont confiées, les peuples n’étant heureux que lorsque

  1. V. 9 janvier 1763, à la note. — B.