Ira-t-elle à la postérité ? Qu’en diront les journalistes ? »
31. — Histoire amoureuse de Pierre-le-Long et de sa très-honorée dame Blanche Bazu, écrite par icelui[1]. Tel est le titre d’un roman moderne, où l’on a voulu imiter la naïveté de Daphnis et Chloé. Cet ouvrage n’est pas sans mérite. Il est de M. de Sauvigny.
Ier Avril. — On peut se rappeler les vers du chevalier de Boufflers, insérés au 20 février dernier. M. le comte de Choiseul-la-Beaume ayant réprimandé le jeune seigneur au nom des dames de Lorraine, voici les vers par lesquels il a répondu[2] :
Je le connais trop bien ce dangereux Amour ;
Dès mes plus jeunes ans il reçut mon hommage :
Il n’est le plus souvent que l’ouvrage d’un jour,
Mais un jour ne peut pas détruire son ouvrage.
J’ai goûté ses douceurs et j’ai senti ses coups :
Je sais qu’il se nourrit de plaisirs et de larmes.
Vous ne connaissiez que ses charmes ;
Ah ! je le connais mieux que vous.
Las des mépris, des inconstances
Dont furent payés tous mes soins,
Je cherchai d’autres jouissances,
Moins pures, il est vrai, mais qui me coûtaient moins ;
J’eus recours, je l’avoue, à ces beautés faciles
Qui veulent de l’argent et non pas des soupirs ;
Elles ont essuyé, courtisanes habiles,
Les larmes de l’Amour par la main des Plaisirs.
- ↑ Londres (Paris), 1765, in-12. Ce petit roman, plusieurs fois réimprimé, l’a été en dernier lieu sous ce titre : Les amours de Pierre-le-Long et de Blanche Bazu ; Paris, Werdet et Lequien fils, 1829 (et non 1819, comme le porte le frontispice), in-32. — R.
- ↑ Ces vers font partie d’une lettre que l’on trouve, ainsi que ceux de M. de Choiseul, dans les Œuvres complètes de Boufflers édition Furne, tome I, p. 51-54. — R.