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MARS 1765

9. — Mademoiselle Mazarelli, non contente d’avoir enrichi le public d’un Éloge du duc de Sully, soi-disant éclos de sa Minerve, vient de donner au public Camédris, conte. C’est une féerie peu importante, quant au fond, et dénuée même de ces grâces dont le sexe sait orner tout ce qu’il touche ; on y reconnaît la main flétrie et décharnée du pauvre Moncrif.

10. — La ville de Calais, enchantée de la commémoration que M. de Belloy a faite de ses antiques héros, lui a écrit une lettre fort reconnaissante, lui a fait offrir des lettres de bourgeoisie, avec un présent, et l’a supplié de trouver bon qu’on plaçât son portrait dans son hôtel-de-ville.

11. — Lettre d’un Cosmopolite sur le Réquisitoire de M. Joly de Fleury et sur l’arrêté du parlement de Paris, du 2 janvier 1764, qui condamne au feu l’Instruction pastorale de M. l’archevêque de Paris du 28 novembre 1763. Paris, Romain Constant, 1764.

Tel est le titre d’un volume in-12 de près de quatre cents pages, où l’auteur entreprend de réfuter le censeur de tous les ordres de l’État, le censeur de M. l’archevêque, qualités qu’il donne à M. le procureur général. Cet écrit est dans la forme et le goût de celui : Il est temps de parler. Il attaque tous les parlemens qui ont proscrit les Jésuites, les Comptes rendus à cet égards, et ceux qui y ont eu part, ainsi que les prélats qui ont condamné les Assertions[1] imputées aux Jésuites. Il est terminé par un arrêt factice, que l’auteur présume devoir être rendu contre son ouvrage, où, ironiquement, il le condamne au feu dans l’esprit qu’il critique[2].

  1. V. 9 janvier 1763, à la note. — R.
  2. La Lettre d’un Cosmopolite fut en effet condamnée au feu par arrêt du parlement de Paris, en date du 20 mars 1765. — R.