danger d’écrire encore dans un pareil âge, finit ainsi
C’est à vous, ô jeune Boufflers,
À vous, dont notre Suisse admire
Les crayons, la prose et les vers,
Et les petits contes pour rire ;
C’est à vous de chanter Thémire
Et de briller dans un festin,
Animé du triple délire
Des vers, de l’amour et du vin.
Je fus dans mon printemps guidé par la folie,
Dupe de mes désirs et bourreau de mes sens ;
Mais s’il en était encor temps
Je voudrais bien changer de vie.
Soyez mon directeur, donnez-moi vos avis,
Convertissez-moi, je vous prie :
Vous en avez tant pervertis.
Sur mes fautes je suis sincère,
Et j’aime presque autant les dire que les faire.
Je demande grâce aux Amours :
Vingt beautés à la fois trahies
Et toutes assez bien servies,
En beaux momens, hélas ! ont changé mes beaux jours.
J’aimais alors toutes les femmes :
Toujours brûlé de feux nouveaux,
Je prétendais d’Hercule égaler les travaux,
Et sans cesse auprès de ces dames
Être l’heureux rival de cent heureux rivaux.
Je regrette aujourd’hui mes petits madrigaux,
Je regrette les airs que j’ai faits pour les belles,
Je regrette vingt bons chevaux
Que, courant par monts et par vaux,
J’ai, comme moi, crevé pour elles ;
Et je regrette encor bien plus