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MÉMOIRES SECRETS

tous les sentimens avec lesquels j’ai l’honneur d’être, etc.

Je vous prie de lire ma lettre à la noblesse.

À Versailles, le 5 décembre 1764.
Parodie.

Les anciens oracles se rendaient toujours en vers, afin qu’on les retînt avec plus de facilité, et par la même raison, on les mettait quelquefois en chant. On a cru devoir les mêmes honneurs aux sacrées paroles du contrôleur L’Averdy, en donnant une traduction en vers français de sa lettre du 5 décembre 1764 au duc d’Aiguillon, lue de sa part en pleins États, par le duc de Rohan, le dimanche 9 du même mois. Les lois scrupuleuses de la traduction ont laissé peu d’essor à l’enthousiasme poétique ; ainsi on prie le lecteur d’excuser le poète en faveur du traducteur. Pour la commodité publique, on a adapté cet hymne à l’air noble et célèbre, accompagné de plusieurs autres.

L’Averdy à d’Aiguillon.

En vérité, monsieur le duc,
Vos États ont le mal caduc
Et leurs accès sont effroyables ;
Sur mon honneur, ils sont si fous
Qu’il nous faudra les loger tous
En peu de jours aux Incurables.

Je vais faire dans le Conseil,
Avec le plus grand appareil,
Juger l’affaire des trois ordres ;
Et puis après ce règlement,
Pas pour un diable, assurément,
On ne pourra plus en démordre.

Votre monsieur de Kerguesec,