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NOVEMBRE 1764

de rendre par extrait la chaleur du zèle qui anime l’auteur ; il suffira de dire que la brochure contient soixante-deux pages d’impression, très-petit caractère, non compris le Bref du Pape, et qu’elles sont employées avec l’enthousiasme de parti d’un homme qui croit voir la cause de Dieu dans celle qu’il défend. C’est l’écrit le plus fougueux et le plus fanatique qui ait encore paru : il respire la vengeance par les voies les plus odieuses et les plus criminelles.

On attribue cette lettre au Père Patouillet, Jésuite.

20. — M. Dorat, toujours inépuisable en productions tendres et galantes, vient de régaler le public d’une nouvelle héroïde. C’est une Lettre du comte de Comminges à sa mère. Elle est composée d’après les Mémoires du comte de Comminges, que M. Dorat attribue faussement à madame la comtesse de Murat : ils sont de madame de Tencin, auteur du Siège de Calais.

Le comte de Comminges est suppose à la Trappe, où il s’est retiré par un désespoir amoureux. Sa maîtresse s’y trouve aussi ; elle meurt, et se déclare en ce moment. C’est quelque temps après cet événement que le comte est supposé écrire à sa mère.

À la suite de cette Lettre est celle de Philomèle à Progné. Elle avait déjà paru avec succès ; mais quel faible mérite !

21. — Les noms de Jean-Jacques Rousseau et de Diderot sont si connus dans le monde, qu’il n’est pas besoin de rappeler leur célébrité. Il vient de se passer un fait trop singulier pour ne le pas rapporter. Les rebelles de Corse leur ont député pour les engager à leur dresser un code qui puisse fixer leur gouvernement, ayant en horreur tout ce qui leur est venu de la part des Génois. Jean--