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NOVEMBRE 1764

roissiens du curé. Il leur demande pardon des erreurs dont il les a imbus et leur en développe la fausseté dans le jour le plus lumineux. « Voilà le précis exact du Testament in-folio de Jean Meslier, est-il dit à la fin en note ; qu’on juge de quel poids est le témoignage d’un prêtre mourant qui demande pardon à Dieu. Ce 15 mars 1742. »

Catéchisme de l’honnête homme, ou Dialogue entre un Caloyer et un homme de bien, traduit du grec vulgaire, par J.-J. R., C. D. C. D. G. On juge par le nom de l’auteur de quel prix est une pareille pièce[1].

Sermon des Cinquante, 1749. « On l’attribue, est-il dit en note, à M. Du Martaine, ou Du Marsay ; d’autres à La Métrie : mais il est d’un grand prince très-instruit. » Malgré cet avertissement, on paraît s’accorder à le regarder comme étant de M. de Voltaire. C’est un extrait des plus subtils de tout ce qu’il y a de plus fort, de plus absurde et de plus injurieux à la religion, à la raison, à l’humanité, dans l’Ancien et le Nouveau-Testament. La touche plaisante et légère qui règne dans tout ce tableau, composé de faits rapides et accumulés, ne permet pas de douter du véritable auteur.

Examen de la Religion, dont on cherche l’éclaircissement de bonne foi, attribué à M. de Saint-Évremond, Cet ouvrage, plus grave, réfute d’une façon plus didactique ce qui est tourné en ridicule par MM. Rousseau et de Voltaire.

En général, ce recueil est de la plus grande force. Tous se servent à peu près des mêmes armes, qu’ils manient chacun à leur manière ; ils frappent de concert l’édifice, et ne peuvent que l’ébranler fortement.

  1. Nous avons déjà dit que cet ouvrage est de Voltaire. — R.