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NOVEMBRE 1764

ses opinions, prétend qu’il n’est rien moins que d’accord sur la solidité de ses preuves, les réfute avec cette énergie qui n’appartient qu’à lui ; mais en y combattant les divers systèmes hasardés par M. de Voltaire, il tombe lui-même dans des écarts qui ne permettent pas au gouvernement d’en tolérer la publicité.

3. — Socrate, tragédie en cinq actes et en vers[1]. Elle est dédiée à madame la comtesse d’Humbecque. Cette épître n’est point un ennuyeux panégyrique de l’héroïne ; c’est une dissertation fort bien faite sur l’art dramatique. Elle est d’un homme qui a de l’esprit, des connaissances, du discernement. La tragédie est d’un poète des plus médiocres ; il y a cependant des hardiesses qui n’appartiennent qu’au génie. L’auteur, pour soutenir ces cinq actes, a été forcé d’avoir recours à un amour encore plus froid que son héros.

5. — M. de Voltaire ne se tient point battu, et à l’occasion de la nouvelle édition du Testament du cardinal de Richelieu[2], où l’on établit incontestablement qu’il est de ce grand ministre, il vient de faire paraître une brochure sous le titre de Doutes nouveaux sur le Testament attribué au cardinal de Richelieu. Il paraît que cet ouvrage avait été fait anciennement pour répondre à M. de Foncemagne. M. de Voltaire le tire aujourd’hui de son porte-feuille et y a ajouté tout ce qui pouvait le rendre intéressant pour le moment. On ne saurait trop applaudir aux politesses et aux égards avec lesquels M. de Voltaire réplique à M. de Foncemagne.

6. — Les Comédiens Français ont mis au théâtre

  1. Par Linguet. Amsterdam, 1764, in-8o. — R.
  2. V. 16 octobre 1764. — R.