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MÉMOIRES SECRETS

lui-même ; mais, comme père des journaux, il a le droit de percevoir une rétribution de tous les journaux subalternes qui veulent s’élever : ils ne peuvent paraître que sous ses auspices. La Gazette littéraire a pour objet d’anéantir cette foule de scriblers. En conséquence, plus de tributs au Journal des Savans : le peu qu’il fait à lui-même pourrait tout au plus le soutenir. M. le chancelier protège celui-ci ; le duc de Praslin est pour la Gazette : « sub judice lis est. »

2. — Entendons-nous, ou Radotage d’un vieux notaire sur la Richesse de l’État, Cette facétie est d’un homme[1] qui paraît prendre la balance entre l’auteur de la Richesse de l’État et ses adversaires. Il en conclut qu’il n’y a rien de plus sage ni de plus salutaire, dans la crise actuelle, que les édits. En ne convenant point de sa conclusion, en laissant à part ses raisonnemens très-frêles et peu forts de logique, on ne peut disconvenir que cet ouvrage ne soit écrit avec une légèreté, une finesse, une gaieté digne des plus grands maîtres en pareil genre. On n’en nomme pas encore l’auteur.

3. — M. de La Condamine ayant été filouté à Londres dans son auberge, a fait de cette misère un événement important, par un Appel à la nation anglaise, qu’il a jugé à propos d’insérer dans les gazettes ; il est même dans celle de France. Rien de plus fou que cette pièce : l’auteur y met la nation anglaise au-dessous des sauvages et des barbares chez lesquels il a voyagé. Il est à craindre qu’il ne lui en reste un ridicule ineffaçable[2].

4. — Les Fêtes de la Paix données aujourd’hui aux

  1. L’avocat Moreau. — R.
  2. V. 10 juillet 1763. — R.