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MÉMOIRES SECRETS

assez développés, et surtout la conversion d’un de ses accusateurs s’opère trop brusquement. Cette tragédie n’a été reçue ni avec enthousiasme, ni avec dégoût : elle aura quelques représentations, et, si cela ne va pas plus loin, c’est le défaut du sujet, et non de l’auteur.

10. — Le sieur Palissot s’est fait recueillir en trois volumes. On voit à la tête de ce recueil son portrait au bas duquel on lit ces vers :


Livor Aristophanem infido quem nomine dixit
LiHunc et Aristophanem gloria jure vocat.

Par M. Brunet.


Le livre a pour épigraphe :


Principibus placuisse viris non ultîma laus est.

Tout annonce dans ce recueil l’insolence et la sotte vanité de l’auteur : ce n’est qu’un réchauffé de ses différens opuscules. La pièce des Philosophes, avec tous ses agrémens, occupe un volume entier. Il y a une note dirigée contre L’auteur de’Socrate qu’on donne aujourd’hui : il prétend qu’il voulait l’attaquer dans cette pièce sous le nom d’Aristophane, et il tire avantage de se voir ainsi identifié avec le comique grec.

12. — L’impératrice des Russies veut absolument puiser dans nos philosophes un instituteur du prince son fils. Au refus de M. d’Alembert, on prétend que son choix doit tomber sur M. Marmontel, ou sur M. Saurin : ces deux personnages ne seront vraisemblablement pas aussi difficiles que M. d’Alembert.

13. — Essai d’éducation nationale, ou Plan d études pour la jeunesse, par M. de La Chalotais. Ce magistat infatigable, après avoir fait voir la nécessité de profiter de la