Hus ; c’est mon rôle, et je ne m’en défais point. — Je ne veux rien vous enlever, répliqua mademoiselle Clairon ; cela étant, je ferai la confidente : il n’y a pas grand’chose à dire, c’est mon fait. » On crut qu’elle se moquait, et l’on se sépara. Le jour de la représentation, elle tint parole, au grand étonnement de mademoiselle Hus, qui en fut déconcertée. Elle en joua le double plus mal. Mademoiselle Clairon ne paraissait pas, que les battemens de mains ne recommençassent, et les sifflets pour l’autre… Ce fut avec grande peine qu’elle alla jusqu’au bout, et l’on présume qu’elle ne cherchera plus à se trouver en concurrence avec mademoiselle Clairon. Les niais du parterre ne pouvaient concevoir cela. « Nous voyons bien, disaient-ils, pourquoi l’une est huée, mais pourquoi applaudir l’autre, qui ne dit mot ? » Mademoiselle Clairon, pour se délasser, joua Cathos dans les Précieuses Ridicules, et s’amusa comme une reine.
2. — Épitaphe de M. de La Pouplinière.
Il fut de son état l’honneur et la critique ;
Généreux, bienfaisant, mais toujours singulier.
Il soulagea la misère publique.
Passant, priez pour lui, car il fut le premier.
3. — Il se répand un bon mot de cour, d’une espèce singulière ; il mérite d’être retenu. On l’attribue à M. de Souvré. Ce seigneur, à l’occasion de la réforme, disait qu’on s’y était mal pris, qu’il fallait la commencer par celle d’un sacrement. « Quel est-il ? — Le baptême. — Pourquoi ? Quel rapport entre lui et ce dont il est question ? — C’est que tout n’aurait pas été par compère ni par commère. »