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Voltaire : il combat fortement et avec toutes sortes d’égards les préjugés injustes de cet auteur. Il faut qu’il ait raison : M. de Voltaire lui a répondu très-poliment[1], est convenu qu’il s’était expliqué trop violemment, et a promis de faire un carton dans la nouvelle édition. On ne saurait trop consigner à la postérité un exemple aussi mémorable de l’équité et de la modération de ce grand homme.

27. — Les Soirées du Palais-Royal, ou les Veillées d’une jolie femme[2], en plusieurs lettres, avec la Conversation des Chaises. On rapporte ce titre pour son originalité. Cette brochure de société ne devait point transpirer dans le public, étant très-médiocre pour le fond et pour la forme. La Conversation des Chaises ne vaut rien, après le Sopha. D’ailleurs elle ne traite point des sujets assez généraux.

28. — La Sorbonne a enfin mis la dernière main à la censure du Père Berruyer, et elle est sous presse, malgré tous les obstacles qu’il a fallu surmonter pour effectuer ce grand projet.

29. — On ne cesse de rire encore de la plaisante scène qui s’est passée à Fontainebleau[3]. On ajoute, pour comble de ridicule, que le recteur avait eu ordre d’apporter son discours, et que lorsqu’il fut question de le lire et de l’examiner, personne n’avait pu l’entendre : qu’on avait eu recours au sieur Mesnard qui avait dressé l’arrêt du Conseil relatif à la cassation du décret, et qu’il avait

  1. Voyez dans les Œuvres de Voltaire la lettre datée du 21 juillet 1762. Ce n’est point une réponse à la brochure de Pinto, mais à la lettre d’envoi de cette brochure. — R.
  2. Par Desboulmiers ; 1762, in-12. — R.
  3. V. 24 octobre, 1762. — R.