contre un libelle intitulé : Mes doutes sur la mort des Jésuites[1]. Il est très-injurieux au parlement ; cela veut dire qu’il n’est pas fort de preuves. Quand on a des raisons à donner, on n’accable point ses juges d’injures. On disculpe à présent l’abbé de Caveirac de l’Appel à la Raison, et on lui met cette brochure-ci sur le corps.
15. — M. de Voltaire, animé d’un esprit de charité des plus fervens, ne cesse d’écrire en faveur du roué de Toulouse. Il envoie des Mémoires à toutes les personnes de considération, et ces nouvelles tentatives de sa part donnent lieu de croire que la première lettre[2] est de lui. On ajoute qu’il offre d’aider de sa bourse la malheureuse famille de cet innocent.
16. — Il paraît une brochure intitulée : Éloge de M. de Crébillon. Ce livre, écrit par un grand maître, ne remplit nullement son titre. On y dissèque pièce à pièce le Théâtre de cet auteur, et l’on ne fait grâce qu’à Rhadamiste et Zénobie. On regarde tout le reste comme ne pouvant passer à la postérité. On y tombe sur le corps de Rousseau le lyrique, et on le maltraite très-fort. On exalte la bonne intelligence qui a toujours régné entre M. de Crébillon et M. de Voltaire, quoique ce dernier ait refait trois de ses pièces. À tous ces différens traits on croit reconnaître la main qui a travaillé cette brochure : M. de Voltaire ne peut être loué dignement que par lui-même[3].
19. — On parle d’un livre infâme, horrible, exécrable. Il est intitulé, les Trois Nécessités, et se répartit en trois chapitres : Nécessité de détruire les Jésuites en