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— D’abord, me répondit-il, c’est du désastre du «  Boomerang » que commença le merveilleux. Tous ces cadavres enterrés à ses pieds, cette voix qui se faisait entendre ; la frayeur, la superstition qui animaient chaque vapeur qui s’élevait du bord de la mer et leur faisaient prendre l’aspect de revenants ; le vent qui passait avec un bruit triste et plaintif sur ces tombeaux, la tempête qui jetait à la nuit, en passant, dans le creux des arbres, des sons bizarres et stridents. Joins à cela l’inhospitalité du lieu, le meurtre, plus tard, d’un ami traîtreusement précipité, par son ami, du haut des rochers ; et ces mille lumières qui éclairent ses pieds et qui s’avancent dans la mer dans les nuits sombres, qui ne sont pourtant rien autre chose que les lanternes des gens qui visitent leurs pêches. Vois la peur et la superstition grossir et multiplier tous ces objets, et tu avoueras toi-même qu’il le mérite bien son nom… Oh ! oui, il le mérite bien d’être appelé le «  CAP AU DIABLE. »



FIN.


C. DeGuise.