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d’enchantement moral et de bien-être physique. Il revoyait, en poète qu’il était, ce qu’il avait tant contemplé, pendant son enfance, – cet âge de poésie suave et inconsciente !

Il se grisait de l’air corrodant des hauteurs, qui achevait de consumer sa poitrine, y pénétrant traîtreusement avec de fausses douceurs de baume lénifiant. Ainsi certains poisons s’infiltrent lentement dans le sang, apportant aux intoxiqués une bienfaisante chaleur et de voluptueux transports.

Au bout d’un mois, le malade était à bout de forces. Il avait des quintes de toux, qui ne le quittaient que pour le laisser ébranlé et anhélant pendant de longues heures. Ah ! non, il n’allait pas mieux !... Le médecin avait, lors de ses visites, une mine grave et des regards qui semblaient découragés.

Peu à peu la désespérance se glissait dans l’âme du phtisique. Il avait des journées d’abattement cruel. Sa courte vie, alors, repassait toute en son esprit. Il n’avait guère été heureux ! Il n’avait pas connu les joies grandes, ni petites, les aventures gaies, les chaudes amours...

Enfant, il avait été un contemplatif solitaire.