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Borgerhout et poursuivait sa course jusque dans les campagnes proches.

Il trouvait de vastes étendues, où le ciel et l’horizon se confondent, des effets de couleurs d’une grande richesse, de grandes nappes de clarté chaude, ou de poétiques buées.

Mais cela le touchait peu. Il rêvait de ses collines aux reflets d’ardoise, de la route poudreuse vue à travers le feuillage, des blanches maisons pendues aux coteaux, des mille figures riantes ou tristes qu’engendre le caprice des lignes, en sa Wallonie, qu’il ne parvenait pas à oublier, dont il était une parcelle détachée et égarée...

La poésie de la plaine ! Elle existait, sans doute, pensait-il. Mais il ne la comprenait pas. Elle se dérobait à lui, la plaine : il en venait à la trouver monotone et laide !

* * *

Ainsi après ces deux ans, Jacques était poussé à bout. Il renfermait son ennui en son cœur. Mais, sous la torpeur qui semblait l’avoir envahi et paraissait gagner parfois même ses membres, se cachaient des amoncellements de nostalgies.