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l’universel concert des oiselets chantant l’hymne du réveil.

Dans l’air vif à point, montaient de capiteuses fragrances d’herbes et de fleurs, planant et semblant s’attarder entre les hauteurs, comme la fumée des locomotives sous la voûte des tunnels ou dans les branches des grands arbres.

Jacques, debout très tôt, après une nuit agitée par l’idée fixe du départ, assistait à ce réveil du Prâle, rassasiant ses yeux du spectacle de ce coin de nature, où son enfance avait vagabondé, où il avait pris, une à une, toutes les parcelles de son âme.

Il rôdait, dolent, tout autour de la maison, le cher asile au toit bas et aux murs envahis par la mousse, le pacifique sanctuaire de la vie intime et douce.

Et puis encore, il regardait le paysage familier qui l’environnait, dont la vie et la gaîté lui faisaient presque mal, en ce moment, à lui qui allait partir, quitter tout ce qu’il connaissait, tout ce qu’il aimait.

Il lui fallait dire adieu aux montagnes natales, aux ruisselets bavards, aux ravins mystérieux, aux coteaux songeurs, à tout ce Prâle en un mot,