rencontrait en ce hameau du Hébret qu’une seule habitation : c’était la cense de la Hulotte ; mais alors on ne l’appelait pas encore de ce nom.
Il arriva que le propriétaire, qui l’occupait, mourût et, presque en même temps que lui, sa femme aussi rendit l’âme. Un enfant restait – une fillette, qui n’avait pas encore l’âge de raison.
Les gens de peine, pour qui avaient été bons et généreux ceux qui venaient de trépasser, continuèrent à ensemencer les terres et à rentrer les blés, et, l’hiver, les lourds fléaux, comme auparavant, martelaient l’aire de la grange.
La jeune censeresse, que tous à l’envi entouraient de soins, grandit heureusement au milieu de cette nombreuse famille de ses sujets qui l’avaient tous comme adoptée.
Isabelle, à dix-huit ans, était la plus jolie fille de la région. Élancée, mais robuste, elle avait la santé d’une paysanne qui boit par tous les pores de sa peau les chauds rayons du soleil. Un sang riche et pur rosait ses belles joues. Sous ses bandeaux luisants de cheveux noirs, noirs comme un miroir d’ébène, son visage aux traits fins de madone resplendissait d’une fraîcheur incarnadine ; et tout grands rêveurs éclataient, comme