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CŒUR EN DÉTRESSE

Mais elle fut lente à se remettre complètement. L’air, les premières fois qu’elle sortit, la grisait comme un vin fort.

Le comte avait fait suspendre un hamac entre deux tilleuls majestueux, en un rond-point ombreux et solitaire. Elle y venait, chaque jour, à l’heure de midi ; elle s’y endormait dans une atmosphère tiède, presque méridionale, tandis qu’ardait au ciel le torride soleil d’août.

Insensiblement aussi, quand les suffocations que sa faiblesse rendait encore fréquentes, ne l’incommodaient pas trop, elle se remettait à marcher pendant quelques minutes, et ce lui était une joie enfantine et rare de cueillir en passant, de sa main amaigrie, une rose qu’elle effeuillait ensuite le long du chemin. Elle avait un corsage blanc et une ombrelle blanche aussi, et sa pauvre figure en paraissait plus pâle encore